Je suis bien sous ma couette, dans la chaleur soyeuse de ma chambre. Bercée par une farandole de notes, comme des flocons joyeux et colorés. Je les sens caresser mon visage, entrer en moi et danser.
Je suis bien emplie de la musique, emportée en un ailleurs lointain, dans un voyage immobile, les yeux clos, apaisée. Il est des contrées de par le monde où la musique n’est jamais mise en conserve. Créée et recréée dans chaque instant unique.
Je rêve d’une éternité.
Si j’ouvre la fenêtre, je vais entendre le monde qui s’agite : le tintamarre des klaxons, des moteurs, des portes qui claquent, les cris des ouvriers sur les échafaudages, la stridence des marteaux piqueurs, les sirènes du SAMU, les cloches des églises, les jeux des enfants, des rebonds des ballons … des voix assourdies, toute la vie du dehors et ses contingences inévitables.
Je rêve. J’ouvre la fenêtre.
D’un claquement de doigt, j’éteins tous les bruits du monde.
Et ma musique se répand, s’épanouit, emplit le ciel, le vent, la terre, les rues, les places, les jardins, les chambres, les lits…
Et ma musique vivante s’impose.
Françoise M., Pontarlier, Cinécriture,1er novembre 2018
Les commentaires sont verrouillés, mais les trackbacks et les pingbacks sont accéssibles.