Dans un vallon boisé, un clocher de village scandant les heures, quelques maisons et une propriété où l’eau court entre des arbres multiformes. Nous avons planté là pour quelques jours notre demeure, nos rencontres, nos travaux d’écriture nourris du pays visité : Pont-Audemer, ses canaux, ses façades à encorbellements, son histoire de pourpre, de navigation, d’herbiers ; Honfleur, son port, ses places, ses musées ; l’estuaire de la Seine, ses ponts hardis longtemps empêchés par le calcaire des falaises ou la boue des marais … La « normande que je suis » a vibré à cette nature, à ces ouvrages revisités. L’essentiel du stage s’est conjugué pour moi avec cette plongée dans mes racines : écrire n’est-ce pas tenter de traduire ce qui, à l’invite d’une consigne, résonne en soi depuis l’origine, inconnue mais prégnante, jusqu’à cette trace de la vie redessinée dans l’instant sur une page blanche ? Le partage qui s’ensuit (lecture, écoute, dessin ou tout autre travail créatif) s’amorce alors comme la cadence du motif qui, dans la mélodie, n’est posé là que pour en appeler un autre, suite ou renouvellement. Ainsi parlent en moi ces moments vécus en août dernier à Tourville. Ne reste qu’à ajouter quelques touches de couleurs vives pour exprimer mon merci à ceux et celles qui l’ont permis, préparateurs comme participants.
Agnès Gueuret (Août 2008)