« Mon royaume de silence
a la forme d’une sphère… »
Guillevic
Mon espace de silence
(parlerai-je de royaume ?)
a la forme d’un cornet
ou, selon les jours,
d’un amplificateur moderne
Mon silence est élastique,
il fait parfois pression
très lourdement sur mes tympans
et bloque assidûment
les mots des conversants
Il est parfois léger et comme ouvert
aux sons et aux mystères
Il peut être percé de mille chuchotements
et perméable aux notes et aux roucoulements
Mais trop souvent, le brouhaha des foules
le ronflement des avions au ciel
le sifflement des machines au loin
remplissent l’espace libéré
Fermons alors le cornet
Quand le cornet se ferme aux bruits de l’extérieur
il s’ouvre doucement aux chants de l’intérieur
et le silence alors, se peuple de rengaines
d’images et souvenirs qui résonnent
autant que cloches tibétaines
la musique douce du piano le matin
l’apprivoise tendrement et lui donne le ton
que le grand Ludwig a voulue
quand son propre cornet à tout jamais, s’est tû.
Elisabeth L, Castagniers, Silence et Ecriture (septembre 2023)
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