Il lui avait fallu un vrai désespoir et des faux papiers pour s’extirper des griffes de l’ogre.
Depuis, des papiers d’identité lui donnent la sécurité, mais pas le repos. Dans ce pays qu’elle
a choisi, elle vit, elle écrit

ses douleurs sur papier déchiré
ses colères sur papier tue-mouches
sa douceur sur papier velours
sa générosité sur papier cadeau
sa fragilité sur papier de soie

et les souvenirs de son pays sur papier de verre, à lui user les jours et les nuits.

Monique B, Pecany, Les chemins du papier (Juin 2024)